Soft skills : ces qualités humaines valorisées par les industriels dans un monde IA

13 oct 2025

Que valent les compétences humaines face à la machine ? Le 5e baromètre des Soft Skills de Lefebvre Dalloz montre une progression constante de ces qualités humaines dans les organisations et plus particulièrement dans les grandes entreprises. Les soft skills regroupent les compétences relationnelles, émotionnelles, cognitives et organisationnelles. En d’autres termes, des aptitudes que l’IA ne maîtrise pas, ou pas encore.

Comment s’articulent ces soft skills dans le domaine de l’industrie alors que l’IA transforme les métiers et les pratiques ?

 

Comment le paysage des soft skills évolue-t-il dans l’ère IA ?

Pour répondre à cette question le Baromètre 2025 de Lefebvre Dalloz Compétences (LDC) a interrogé plus de 400 profils occupant principalement des fonctions dans les RH et la direction générale, mais aussi dans la finance, la production, le marketing, la logistique, les achats et la R&D. Leurs retours sont précieux pour saisir les tendances et comprendre ce qui se joue actuellement dans les différents services.

Tendances générales et qualités recherchées

Les répondants sont quasi-unanimes (86 %) sur l’importance des soft skills humaines face à la montée en puissance de l’IA.

Les « compétences douces » essentielles les plus citées sont :

  • L’adaptabilité (63 %), indispensable pour intégrer de nouveaux outils et ajuster ses méthodes de travail ;
  • L’intelligence émotionnelle et l’écoute (62 % et 59 %), qui permettent de tirer le meilleur de la collaboration homme-machine ;
  • La communication (57 %) et la pensée critique (54 %), essentielles pour interpréter les résultats générés par l’IA.

Sont aussi mentionnés par 30 % à 50 % des répondant : la créativité, l’empathie, l’autonomie ou encore la gestion du stress.

En pratique, cette prise de conscience se traduit par la formation : 1 entreprise sur 4 prévoit de former spécifiquement les employés aux soft skills en lien avec l’IA et plus d’1 sur 5 envisage une formation dédiée aux IA génératives.

Les entreprises sont donc prêtes à renforcer les compétences humaines pour accompagner le changement organisationnel, maintenir la coopération et sécuriser les prises de décision.

Tendances soft skills spécifiques au secteur industrie-construction

Le secteur industrie-construction représente 17 % de l’échantillon et illustre bien cette dynamique.

Selon le baromètre LDC, près d’une entreprise sur deux dans ce secteur a déjà déployé des formations aux soft skills au cours des 12 derniers mois. C’est un niveau supérieur à la moyenne générale, signe que les industriels perçoivent l’importance de ces compétences pour accompagner la transformation de leurs métiers.

L’IA ne remplace pas seulement des process, elle redéfinit les rôles. Les ingénieurs, les techniciens et les responsables qualité doivent apprendre à coopérer avec des systèmes intelligents. Ici, les soft skills (adaptabilité, communication, gestion du stress) deviennent des conditions de succès pour accompagner ces changements organisationnels dans l’industrie.

 

Le rôle des managers dans la transformation IA

Le baromètre LDC 2025 met en lumière une évolution majeure : 33 % des entreprises confient désormais aux managers la responsabilité du développement des soft skills, soit deux fois plus qu’en 2021. Dans près de 70 % des cas, ce sont eux qui déclenchent le processus de formation, après avoir identifié un besoin collectif ou individuel.

Dans le contexte industriel, cette tendance prend tout son sens. Les chefs d’équipe, responsables d’atelier ou directeurs de production sont les premiers témoins de l’introduction d’outils d’IA dans les process. Ils doivent à la fois accompagner la montée en compétences techniques de leurs collaborateurs et veiller au maintien de la cohésion des équipes.

L’accompagnement passe concrètement par les managers de proximité, qui traduisent les grands enjeux technologiques en pratiques quotidiennes et humaines.

 

Les points de friction : réticences, budget, disponibilités

Si la dynamique est lancée, tout n’est pas plié. Le baromètre LDC rappelle que les freins budgétaires (49 %) et les contraintes de disponibilité (35 %) figurent parmi les principaux obstacles à la diffusion des formations soft skills. Même si la réticence des directions recule fortement (50 % en 2025 contre 71 % en 2024), ces points de friction ralentissent encore la progression.

L’IA suscite par ailleurs toujours de profondes inquiétudes dans l’opinion. L’enquête du Medef avait montré que les Français la perçoivent majoritairement comme une menace : pour la souveraineté (68 %), pour la démocratie (69 %), pour la protection des données personnelles (81 %). Ces chiffres rappellent que l’intégration de l’IA dans les entreprises doit s’accompagner d’une réflexion sur la confiance, la transparence et l’éthique.

Pour les acteurs de l’industrie, l’enjeu est double. D’un côté, il faut saisir les opportunités offertes par l’IA afin d’optimiser la production, de renforcer la compétitivité et de soutenir l’innovation. De l’autre, ils doivent créer les conditions de l’adhésion humaine. Cela passe en partie par la formation continue, le dialogue et la valorisation des soft skills.

 

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