Groupement Interprofessionnel de Fabricants pour l'Étude de la Commercialisation
17/05/2022 | La maîtrise des pratiques managériales

Il est aisé de baisser ses émissions de gaz à effet de serre, mais il est plus complexe d’élaborer des pratiques managériales innovantes.

Conscientes des enjeux sociétaux et environnementaux de ce siècle, les entreprises du XXIème siècle sont de plus en plus nombreuses à utiliser la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) comme nouvelle boussole en lieu et place du sacro-saint bénéfice. Cependant, s’il est aisé de baisser ses émissions de gaz à effet de serre par exemple, il est bien plus complexe d’élaborer des pratiques managériales innovantes visant à améliorer le bien-être ainsi que la productivité des salariés.

 

Lutte et priorité des entreprises : la cause environnementale

Parmi l’ensemble des champs d’application de la RSE, la lutte pour la cause environnementale reste encore la priorité des entreprises en 2021. D’après une étude, le baromètre RSE, quatre entreprises sur cinq ont mesuré, mesure ou compte mesurer l’empreinte carbone de leur activité. Cela passe notamment par une sensibilisation auprès des employés, par des locaux plus performant sur le plan énergétique et par une amélioration de sa production ou de sa chaîne d’approvisionnement. 88 % des entreprises mobilisent leurs collaborateurs à ce sujet via des actions de sensibilisation.

 

Quid des enjeux sociétaux ? Une implication encore inégale des entreprises

La cause environnementale reste, certes, le champ de la RSE qui tient le plus à cœur aux entreprises pour des raisons évidentes : la survie de l’espèce humaine qui semble de plus en plus menacée. Cependant, les enjeux sociétaux des entreprises sont eux aussi abordés, mais pas toujours de manière égale.

À titre d’exemple, 84 % des entreprises s’engagent pour l’égalité homme-femme et revoie ainsi leurs pratiques managériales, quand 78 % d’entre elles prennent en compte les risques psycho-sociaux liés au travail. Enfin, ce ne sont que seulement 72% des entreprises qui s’engagent pour le handicap. Ce sont d’ailleurs les GE (Grandes Entreprises) qui s’investissent massivement sur ce dernier aspect. 94% des entreprises de plus de 5.000 salariés effectuent des démarches pour faciliter l’accès à l’emploi aux personnes en situation de handicap.

La lutte pour l’égalité homme-femme : état des lieux

Ces dernières années, la cause féministe a pris une grande ampleur, notamment grâce aux réseaux sociaux et à l’implication de nouveaux acteurs qui n’étaient jusqu’alors que peu, voire pas du tout intéressé par ce sujet.

Il est cependant facile de constater que, malgré tous les efforts déployés, de nombreuses idées reçues circulent encore dans le monde du travail au sujet de l’inégalité homme-femme.

29 % des managers estiment qu’il existe une différence de compétences en fonction du sexe. 77% de ces mêmes managers estiment que le savoir-être est un attribut plus féminin quand le savoir-faire est typiquement masculin. Cela renvoie évidemment à une image attribuée à chacun des deux sexes. La femme doit être douce, empathique et sensible quand l’homme doit avoir un esprit pratique et logique.

Les mères souffrent également de discrimination. Effectivement, ces dernières ont beaucoup moins de chance d’être rappelé par un recruteur quand bien même ces dernières ont un excellent CV. Un recruteur va supposer qu’une femme sera moins disponible pour l’entreprise, notamment à cause de la dévotion qu’elle doit à sa famille et à ses enfants. Surprenant quand on sait que 80 % de ceux occupant une fonction RH au sein des entreprises sont... des femmes.

Comment lutter contre l’inégalité homme-femme au sein de son entreprise ?

Tout d’abord, il est bon de rappeler que cette lutte ne concerne pas que les femmes, ni que les cadres dirigeants. Tous les acteurs de l’entreprise sont concernés et doivent s’impliquer. Reste encore à savoir comment s’y prendre.

  • Mettre en place une transparence totale au niveau de la rémunération bien que la question soit épineuse en France.
  • Mettre en avant les femmes de l’entreprise que ce soit via la communication interne ou externe.
  • Faire preuve de plus de flexibilité dans les pratiques managériales, notamment en ce qui concerne les modalités de travail, avec des horaires flexibles ou la possibilité de se mettre en télétravail à plein temps selon les périodes.
  • Former et sensibiliser les collaborateurs de votre entreprise à ce sujet notamment en invitant des associations.

Les risques psycho-sociaux en entreprise : quels sont-ils ?

Si certains travailleurs, notamment les ouvriers font face à des risques physiques évidents comme les chutes ou les blessures sur les chantiers, les salariés d’une entreprise et autres employés de bureau ne sont pas non plus à l’abri de certains risques : les risques psycho-sociaux.

Ces fameux risques psychosociaux regroupent trois catégories de risques :

  • le stress au travail pouvant être dû à une surcharge de travail, à un manque de moyens, à des objectifs trop élevés ou à un manque d’autonomie ;
  • les violences internes à l’entreprise (harcèlement moral, sexuel, conflit à répétition, menaces) ;
  • les violences externes à l’entreprise.

Comment éviter les risques psychosociaux en entreprise ?

D’après l’institut national de recherche et de sécurité, le coût social du stress au travail est évalué entre 1,9 et 3 milliards d’euros. Ce nombre est notamment calculé par le coût de l’absentéisme, symptomatique d’un mal-être au travail, le coût d’un décès prématuré ou encore le coût des soins liés à une maladie ou à un traumatisme causé par ces facteurs psychosociaux.

Voici quelques moyens simples pour prévenir et lutter contre ces risques :

  • Adapter le travail en fonction des moyens et du nombre de salariés pour éviter le surmenage ;
  • Avoir une organisation fluide et limpide ;
  • Faciliter les échanges entre tous les collaborateurs ainsi que les managers et la direction ;
  • Permettre aux salariés de prendre des initiatives ou de donner leurs opinions quant à leur travail ou à l’organisation de l’entreprise et prendre en compte ces opinions.

 

La RSE au sein des organisations : qu’en est-il vraiment ?

Si de nombreuses entreprises sont enclines à mettre en avant leur politique RSE afin d’améliorer leur image, que se passe-t-il vraiment en coulisse ? Est-ce que les entreprises sont aussi engagées qu’elles le prétendent et se donnent-elles les moyens d’atteindre leurs ambitions ?

Tout d’abord et toujours d’après l'étude Baromètre RSE, la moitié des répondants occupent effectivement un poste rattaché à un service RSE. On constate d’ailleurs que c’est dans les grandes entreprises que ces services sont les plus présents.

Dans les grands groupes, 39 % des entreprises ont un pôle RSE avec plus de six personnes. À l’autre extrême, 63 % des TPE interrogée affirme ne pas posséder de pôle dédié à la RSE. Ce travail est donc effectué, in fine, par les autres services, notamment le service communication ou le service RH.

Cependant, 65 % des entreprises affirment que leur pôle RSE est directement rattaché au comité exécutif, un indicateur plutôt positif. De plus, dans 1/3 des entreprises, le pôle RSE est directement rattaché à la Direction Générale, une preuve de l’intérêt qu’ont les dirigeants vis-à-vis des problématiques modernes.