Cadrage macroéconomique - Activité industrielle et climat des affaires - Production manufacturière et soldes d’opinion - Les cours internationaux - Prix des matières premières et taux de change €/$
Cadrage macroéconomique
Le scénario de Xerfi à l’horizon 2025
La croissance devrait rester en deçà de 1% à l’horizon de 2025
La croissance du PIB de la France a légèrement ralenti au 2e trimestre 2024, affichant une hausse
de 0,2% après des augmentations de 0,3% et de 0,4% respectivement au T1 2024 et au T4 2023. Le rythme de la baisse des investissements a un peu ralenti par rapport aux deux trimestres précédents, mais la contribution du commerce extérieur à la croissance s’est également amoindrie (en raison d’un rebond des importations et d’un ralentissement des exportations). La consommation des ménages a retrouvé quant à elle une croissance légèrement positive (+0,1% après -0,1% au T1). L'activité économique devrait rester atone d’ici 2025, avec une croissance qui se maintiendrait aux alentours de 1% par an, un rythme inférieur au potentiel de croissance de la France (estimé à +1,5% environ).
Note : Les résultats des législatives, les interrogations sur la politique économique qui sera menée par le nouveau gouvernement ouvrent une période d’incertitude. Dans ce contexte, l’exercice de prévision consiste à décrire le scénario le plus probable, compte tenu d’une part des évolutions économiques récentes et, d’autre part, de l’impérative restriction budgétaire à laquelle le futur gouvernement devra se plier indépendamment de son orientation politique.
Activité industrielle et climat des affaires
Production manufacturière et soldes d’opinion
Vers une contraction de l’activité de l’industrie manufacturière en 2024
La production de l’industrie manufacturière reculera d’environ 1% en 2024. Pénalisée par la baisse d’activité de la construction, l’industrie lourde sera de nouveau en déclin (autant la sidérurgie que la chimie de base et les matériaux de construction non métalliques : verre, ciment, etc.). Autre secteur en souffrance, l’industrie automobile. L’activité en volume rechutera nettement en 2024, affectée à la fois par une demande en berne en Europe et par une période de transition entre anciens et nouveaux modèles dans les usines françaises. Par ailleurs, la production de biens d’équipement se réduira nettement cette année, pénalisée par le ralentissement des investissements des entreprises et les délocalisations. Un des principaux points positifs qui limitera le recul de l’industrie manufacturière en 2024 sera le redressement de l’activité agro-industrielle, qui profitera d’un regain de consommation lié à l’apaisement de l’inflation. Bien qu’en net ralentissement par rapport à 2023, l’aéronautique, qui poursuit son rattrapage post-Covid-19, restera l’un des secteurs industriels les plus dynamiques.
Petit rebond du climat des affaires en août, après la chute de juillet
Après avoir plongé à juillet à un point bas sur plus de trois ans (à 94), le climat général des affaires s’est légèrement redressé en août. À 97, l’indicateur reste néanmoins bien en deçà de son niveau « normal » correspondant à sa moyenne de long terme (égale à 100 par construction). Dans le détail, on observe une amélioration du climat des affaires généralisée à tous les secteurs (industrie, services, commerce et bâtiment). Toutefois, ce n'est que dans le secteur de la construction que l'indicateur a dépassé sa moyenne à long terme, tandis que dans tous les autres secteurs il est resté en dessous de ce niveau. Enfin, le climat de l’emploi s’est amélioré de 2 points en août, après être descendu à 96 en juillet.
Les cours internationaux
Prix des matières premières et taux de change €/$
Vers une légère baisse du cours du pétrole à 80$/baril en moyenne à l’horizon de 2025
Ces 12 derniers mois le cours du Brent s’est hissé à deux reprises au-dessus des 90$/baril (en moyenne mensuelle), d’abord en septembre-octobre 2023, puis en avril 2024. À ces périodes de forte hausse ont fait suite des ajustements baissiers qui ont ramené le prix du baril en-deçà des 80$/baril, comme en décembre 2023 ou en septembre 2024, lorsque le cours du Brent est descendu aux alentours des 70$/baril, touchant ainsi un point bas depuis plus de 3 ans. Le fort rebond de l’été 2023 était lié au déficit du marché mondial au 2ème semestre 2023 et s’expliquait, côté offre, par les coupes de production mises en œuvre par les pays de l’OPEP+ (guidés par l’Arabie Saoudite et la Russie) et, côté demande, par la forte reprise de la demande de carburants en Chine due à la fin des restrictions sanitaires.
Une nette tendance baissière s’est réaffirmée à partir de mai 2024, dans le contexte d’une normalisation (voire un affaiblissement) de la demande chinoise, une conjoncture économique mondiale toujours morose, une expansion de l’offre pétrolière hors OPEP+ (États-Unis, Canada, Brésil, Guyana…) et, enfin, la perspective d’une réintroduction progressive des barils retirés du marché par l’OPEP+. Au-delà des aléas géopolitiques qui peuvent provoquer des sursauts temporaires (à l’image du blocage ponctuel de la production libyenne à la fin de cet été) les fondamentaux du marché pétrolier plaident pour une baisse modérée du cours du Brent d’ici 2026, aux alentours de 80$/baril en moyenne annuelle.
Après avoir reculé en 2023, les cours des métaux industriels se sont orientés nettement à la hausse au printemps 2024, mais un nouvel ajustement baissier est en cours depuis trois mois. Les tensions haussières ont été particulièrement fortes pour les métaux qui jouent un rôle crucial dans la transition énergétique (énergies renouvelables, batteries, réseaux, etc.). C’est le cas notamment du cuivre et, dans une moindre mesure, du nickel, de l’aluminium et du zinc. Les hausses récentes de ces cours reflètent les craintes d’une inadéquation de l’offre par rapport à la demande sur les 10-15 prochaines années. Nous tablons cependant sur des hausses annuelles modérées en 2024 et en 2025, car à cet horizon les marchés mondiaux des métaux devraient être excédentaires, dans le contexte d’une croissance mondiale encore faible.