Groupement Interprofessionnel de Fabricants pour l'Étude de la Commercialisation
21/06/2024 | Gifec

Cadrage macroéconomique - Activité industrielle et climat des affaires - Production manufacturière et soldes d’opinion - Les cours internationaux - Prix des matières premières et taux de change €/$

 

Cadrage macroéconomique

Le scénario de Xerfi à l’horizon 2024

Légère accélération du PIB au 1er trimestre, mais la croissance sur l’année devrait rester en deçà de 1%

Le PIB de la France a légèrement ralenti au 1er trimestre 2024, affichant une hausse de 0,2% après une augmentation de 0,3% au 4e trimestre 2023. Le rythme de la baisse des investissements a un peu ralenti par rapport au trimestre précédent (-0,4% après -1%), mais la contribution du commerce extérieur à la croissance s’est amoindrie (en raison d’un rebond des importations) et la consommation des ménages a marqué le pas (+0,1% après +0,3%). Les ménages restent frileux face à l'incertitude économique et maintiennent une forte propension à l'épargne, limitant les perspectives de reprise de la consommation à moyen terme. Sur le front de l'emploi, le taux de chômage se stabilise à 7,4%, tandis que les créations d'emplois et les intentions d’embauche fléchissent. L'activité devrait rester atone en 2024 et 2025, avec une croissance qui se maintiendrait en deçà de 1%.

 

Activité industrielle et climat des affaires

Production manufacturière et soldes d’opinion

L’activité de l’industrie manufacturière vers un nouveau ralentissement en 2024

L’activité de l’industrie manufacturière vers un nouveau ralentissement en 2024 La production de l’industrie manufacturière a progressé très modérément en 2023 (+0,7% en volume sur l’année). Le principal moteur de la croissance a été le rebond de la production de matériels de transport, automobile (+10%) et aéronautique (+14%). En revanche, l’activité de nombreuses branches est tombée dans le rouge, pénalisée par la baisse de la consommation des ménages et/ou par une perte de compétitivité liée aux coûts de l’énergie en Europe. C’est le cas notamment de l’agroalimentaire, de la plasturgie, de la chimie, des matériaux de construction ou encore du papier-carton. La croissance restera faible en 2024 (+0,3%). La production de biens d’équipement se réduira un peu, pénalisée notamment par le ralentissement des investissements des entreprises, tandis que la production de matériaux subira la crise de la construction neuve. L’activité de l’industrie automobile rechutera, pénalisée par une période de transition avec des modèles arrivant en fin de commercialisation et la fabrication de nouveaux véhicules pas encore lancée à plein régime. Un des principaux points positifs qui empêchera la croissance de tomber dans le rouge en 2024 sera le redressement de l’activité de l’industrie agroalimentaire, qui profitera d’un regain de consommation lié à l’apaisement de l’inflation.

Vers une légère contraction de l’activité de l’industrie manufacturière en 2024 La production de l’industrie manufacturière reculera de 0,5% en 2024. Pénalisée par la baisse d’activité de la construction, l’industrie lourde sera de nouveau en déclin. Ce sera notamment le cas de la sidérurgie, de la chimie de base et des matériaux de construction non métalliques (verre, ciment, etc.). Autre secteur en souffrance, l’industrie automobile. L’activité rechutera nettement en 2024, affectée à la fois par une demande en berne en Europe et par une période de transition entre anciens et nouveaux modèles dans les usines françaises. Par ailleurs, la production de biens d’équipement se réduira cette année, pénalisée par le ralentissement des investissements des entreprises. Un des principaux points positifs qui limitera le recul de l’industrie manufacturière en 2024 sera le redressement de l’activité de l’industrie agroalimentaire, qui profitera d’un regain de consommation lié à l’apaisement de l’inflation. Enfin, l’aéronautique, qui poursuit son rattrapage post-Covid-19, sera toujours un des secteurs industriels les plus dynamiques.

Stabilisation à bas niveau du climat des affaires en juin

Le climat général des affaires s’est stabilisé en juin à 99, en deçà de son niveau « normal » correspondant à sa moyenne de long terme (égale à 100 par construction). Dans le détail, on observe une dégradation du climat des affaires dans le bâtiment (-2 points par rapport à mai) et dans les services (-1 point), tandis que l’indicateur est resté stable à 99 dans l’industrie et s’est légèrement amélioré dans le commerce de détail, passant de 99 à 100. Enfin, le climat de l’emploi est descendu de 2 point en juin, revenant au niveau de sa moyenne de long terme.

 

Les cours internationaux

Prix des matières premières et taux de change €/$

Vers une légère hausse du cours du pétrole à environ 84$/baril en moyenne sur 2024

Ces 12 derniers mois le cours du Brent s’est hissé à deux reprises aux alentours des 90$/baril (en moyenne mensuelle) d’abord en septembre-octobre 2023 puis en avril 2024. À ces périodes de forte hausse ont fait suite des ajustements baissiers qui ont ramené le prix du baril vers les 80$, comme ces deux derniers mois (mai et juin). Au-delà des aléas géopolitiques qui peuvent provoquer des sursauts temporaires, les fondamentaux du marché pétrolier plaident pour une stabilisation du cours du Brent entre 83 et 85$/baril, en moyenne annuelle, en 2024. La croissance de la demande mondiale de pétrole sera nettement en deçà de la hausse exceptionnelle de 2023 (due au rebond mécanique de la consommation chinoise, libérée des restrictions sanitaires). En outre, la récente remontée des cours est propice à une reprise de la production hors OPEP, à l’image des hausses de production observées aux États-Unis, au Canada ou au Brésil depuis l’été dernier. Dans cette situation, les pays de l’OPEP+, guidés par l’Arabie saoudite et la Russie, auront de plus en plus de difficultés à respecter les quotas de production qu’ils s’imposent pour soutenir les prix. Ces coupes volontaires impliquent en effet un sacrifice de parts de marché endossé par les pays de l’alliance. La réunion de l’OPEP+ de juin s’est d’ailleurs clôturée par l’annonce d’une atténuation progressive des coupes à partir de l’automne 2024.

Après avoir reculé en 2023, les cours des métaux industriels se sont quant à eux orientés à la hausse en 2024. Si ces tensions haussières n’ont été que temporaires pour l’acier, elles restent fortes pour les métaux qui jouent un rôle crucial dans la transition énergétique (énergies renouvelables, batteries, réseaux, etc.). C’est le cas notamment du cuivre (dont le cours a approché en mai le pic atteint au printemps 2022) et, dans une moindre mesure, du nickel, de l’aluminium et du zinc. Les hausses récentes de ces cours reflètent les craintes d’une inadéquation de l’offre par rapport à la demande sur les 10-15 prochaines années. Nous tablons cependant sur des hausses annuelles modérées en 2024 et en 2025, car à cet horizon les marchés mondiaux des métaux devraient être excédentaires, dans le contexte d’une croissance mondiale encore faible.